Nous sommes en 2019, j’ai 27 ans. Je suis sur le point de terminer un doctorat en sciences de la terre. Malgré une activité scientifique passionnante, je ressens la nécessité de découvrir le monde qui m’entoure, loin des laboratoires.

On connait la situation écologique et climatique actuelle. Un changement profond de nos habitudes est nécessaire. Souvent, on considère les remises en cause de nos acquis comme quelque chose de punitif, comme un déclassement. Moi, je rêve depuis des années de partir sans réelle date de retour, de m’immerger pleinement dans les montagnes, durant des mois, à parcourir les crêtes et les cols. Troquer mon confort contre de la liberté.

Peut-on vivre heureux avec moins ? Est-il possible de s’épanouir en marge d’un système ?

C’est décidé, j’allais partir de chez moi en direction des montagnes, pour trouver la réponse à ces questions !

De Strasbourg, il est possible de rejoindre le sud du Portugal sur une ligne (quasi-)continue de montagnes. Une ligne assez splendide, qui amène sur les douze principales chaînes de montagnes de l’Ouest européen.

Carte réalisée par Philippe Gady pour Carnets d'Aventures 69 (automne 2022)

L’idée : suivre le plus possible les crêtes pour rester en altitude. Minimiser les routes goudronnées. Se laisser guider par des tracés déjà réalisés dans les massifs connus (GR5 dans les Alpes françaises, la Haute Route pour les Pyrénées) et explorer de nouveaux chemins dans les nombreuses zones sans trace disponible, comme la cordillère cantabrique.

Le résultat : une itinérance de 5200km et 260 000m de dénivelé positif, dans des paysages montagneux diversifiés, montrant l’incroyable beauté que réserve notre continent. Deux années de marche, au rythme des montagnes, des confinements, des rencontres et des humeurs du corps.

Depuis le premier jour, j’ai toujours vu ce retour dans la montagne comme quelque chose d’hybride : un projet personnel, certes, mais qui prend pleinement sens dans le partage et la création. Ne pas faire de ce pan de vie une démarche solitaire et égoïste, mais de rendre ce que la nature m’apporte sur le chemin, à travers un récit honnête et passionné… Et de belles images de montagnes, évidemment…

Une web-série a alors été réalisée durant les deux années de l’expédition. Dès que j’étais hébergé suite à une rencontre, je proposais à la personne de rester une semaine, le temps de produire un nouvel épisode et qu’on le passe du temps à se connaitre, pour sortir des relations éphémères. La première saison de Ciel Mon Bivouac compte 20 épisodes, comptabilise plus de 250 000 vues et a attiré une communauté soudée grandissante (merci beaucoup !).

Oui, mais alors, pourquoi un film ?

Il me semblait essentiel de ne pas arrêter cette expédition au retour en France, mais bien de la poursuivre pour l’achever là où elle se trouve aujourd’hui : une narration nouvelle autour d’une production à la hauteur de cette marche.

Faire un film de 52 minutes sur une expédition de deux ans n’est pas une mince affaire. La réalisation – écriture, montage & postproduction – de ce film aura pris plus d’un an de travail. Il y a eu des choix à faire, des séquences particulièrement fortes qu’il a fallu effacer… Raconter une nouvelle histoire dans l’histoire, en y rajoutant de l’artistique, du beau, de l’introspection, aussi.

Dans ce film, on oublie le quotidien pour s’immerger dans le long terme. La place est donnée aux changements intérieurs qu’impose l’immersion en montagne. De cette manière, je vous amène en quelque sorte, à vivre ce que représente un tel choix de vie, avec peut-être l’espoir qu’il vous donnera, vous aussi, l’envie d’expérimenter une aventure montagnarde pleine et entière.

NB : Si vous avez déjà vu intégralement la web-série, il y a d’une part des images exclusives, mais surtout une tout autre narration qui complète les épisodes, et qui vous fera découvrir cette expédition d’une toute autre manière, plus aboutie et plus mûre.

Cette expédition repose sur des valeurs environnementales et éthiques strictes, qui ont forgé le socle de ce projet. La production indépendante portée par Ciel Mon Bivouac cherche à maintenir ces exigences, à travers toutes les étapes permettant d’aboutir à ce film (tournage, réalisation, écriture, vie quotidienne, mixage, étalonnage, diffusion …).

Sur l’exploration, a été respecté : aucun avion, aucun transport carboné sauf en cas d’urgence (si utilisé, retour au départ), aucun lyophilisé (plus d'information), une gestion éthique du matériel (minimiser au maximum le remplacement, maximiser l’utilisation à l’année de tout le matériel en privilégiant la polyvalence, avec matériel alpi uniquement en hiver ou dans les zones le nécessitant : plus d'information), privilégier la robustesse du matériel plutôt que le poids à tout prix, consommation de nourriture locale, aucun hôtel.

Sur la production : minimiser les espaces de stockage (utilisation minime du cloud, réflexion sur l’utilisation des serveurs, copies en local des fichiers, utilisation d’un débit - résolution raisonnable lors du tournage), remplacement du matériel vidéo/audio/production réfléchi et faible, recyclage et seconde main privilégiés pour le matériel qui s’y prête (objectifs, …).

Sur la vie quotidienne : pas d’avion, pas de voiture personnelle, utilisation quasi exclusive d’un vélo électrique fait maison, fabrication de batteries lithium-ion à partir de veilles batteries défectueuses (pour moi, les copains et bientôt à l’échelle d’une vallée ?), potager, toilettes sèches, 5 000km d’auto-stop / an sur de la longue distance…

Emission CO2 estimée par an (sans compter la part de l’Etat) :
1.2 – 1.4 tEqCO2 / an.
(Objectif de la COP 21 est de 2 tEqCO2 / an / personne).

En bref, en achetant ce film, vous permettez à une boite de production indépendante et éthique de vivre de son travail, de continuer de vous proposer de nouvelles aventures toujours plus inspirantes, qui continueront d’évoluer à l’avenir… grâce à vous !